Démarche & Contact
Du poétique au politique
Artiste vivant et travaillant en Ille-et-Vilaine, Luc Leguérinel poursuit depuis une dizaine d’années, un travail
de recherche sur des thématiques ayant toutes pour dénominateur commun, la Nature.
Curieux par nature de Nature depuis son enfance à la campagne, ses champs d’investigation touchent aujourd’hui
les domaines du paysage, de la photographie plasticienne et du Land Art.
Parcourant les milieux naturels pour une immersion sensible, en France comme lors de ses escapades à l’étranger, il s’agit
pour ce plasticien de s’imprégner de toutes les dimensions des lieux traversés, grâce à sa pratique de la randonnée.
Joueur de Nature, cet artiste de l’instinct & de l’instant, crée et immortalise le long des chemins,
des œuvres éphémères, souvent sans outils ni produits manufacturés. Si l’esthétique de l’œuvre et de l’image
comptent toujours, son travail se veut aussi engagé sur des questions de protection de l’environnement :
-les plantes invasives dans leur rôle de perturbateur pour la faune & la flore indigènes (série ‘les serpents’ dès 2007)
-le nettoyage intempestif des plages qui détruisent ce fragile écosystème (série ‘les écritures’ dès 2008)
-le problème des Organismes Génétiquement modifiés (fougère et champignon en fleur, depuis 2009)
-la sauvegarde du commerce libre des semences anciennes (jardin labyrinthe « Grain’storming », Ville de Rennes 2014)
Car comme disait Antoine de Saint-Exupéry : « On n'hérite pas de la Terre de ses parents, on emprunte celle de ses enfants ».
Son cursus en géographie –aménagement du territoire- et son activité d’écopaysagiste, l’amène aussi à interroger
la notion de paysage –rural ou naturel- et les relations que l’Homme entretient avec son territoire, notamment
comment une installation plastique peut, soit se fondre dans le paysage soit devenir un marqueur par appropriation
du lieu par le geste artistique. Parfois, même, il s’amuse à jouer sur la frontière entre une œuvre créée par sa main
et une qui pourrait l’être par la Nature elle-même. C’est ainsi que fin observateur et aimant troublé ses publics par
une perte des repères spatio-temporels, il s’amuse aussi à la prise de vue, par sa maîtrise du cadrage, à la mise en
scène de ses installations dans le paysage comme celles purement fortuites.
Ce plasticien apporte à ses œuvres une part de sa sensibilité, empreinte d’humilité –par son attitude respectueuse
des milieux naturels traversés, lieux de ses installations- et aussi d’une certaine poésie au sens propre comme au figuré
(série ‘Hugo le rêveur Land artien’ 2009)
Une autre question d’écologie humaine le taraude depuis un voyage aventure en 1988 parmi les Touaregs du Hoggar
algérien : fervent partisan de la (sur)vie des peuples autochtones –sédentaires ou nomades- dans leur milieu d’origine,
il crée aussi des installations en hommage à leur courage (‘Ecologia humana, 2013) et pour inviter le public à les soutenir dans
leur lutte. En 2015, il crée sur une plage de Méditerranée une œuvre monumentale 'la Vénus noire', pour faire interroger le
public à ce bégaiement de l'Histoire en Europe: entre les zoos humains du 19° siècle et les camps de réfugiés au 21° siècle.
Il prend aussi plaisir à partager sa passion en sensibilisant tous les publics : maisons de retraite, centres pour handicapés
mentaux et moteurs, centres sociaux, centres de loisirs, établissements scolaires, au travers de rencontres, de résidences,
d’ateliers et stages. Depuis plusieurs années, il organise et anime des balades ‘Land art & photo’ sur les communes où il expose.
Cet artiste croit en la parole de Dostoïevski : « La Beauté sauvera le Monde » qu’il espère prophétique.